Le biotope de la Vigne - Cultiver en zone humide.

La Vigne sauvage est le raisin des bois.
Le raisin est l'un des fruits les plus consommés depuis l'Antiquité. L'homme  paléolithique en aurait
même consommé il y a 11 000 ans, d'après des études archéologiques de feuilles de vigne fossilisées.

Feuilles, sève, rameaux, raisin, pépin... Toutes les parties de la plante sont comestibles et ont des vertus culinaires, médicinales ou tinctoriales.

A l'heure des greffes et de l'hybridation massive, un retour aux sources s'impose. Qu'est-ce que le biotope des vignes sauvages? Comment régénérer le biotope des vignes dans les forêts jardins?
Comment cultiver des vignes en lisière forestière et réhabiliter le comportement grimpant de cette liane fruitière?

Découvrez les secrets des lianes et des vignes sauvages.

implantation de vignes cultivées en lisière de forêt fraîche, humide et en érosion
régénération de biotope des vignes à Permaforêt.







Historique de l'implantation de la vigne: 10000ans de domestication


6000 av. notre èreapparition de la vigne dans le Caucase et en Mésopotamie
3000 av. notre èrela vigne est cultivée en Égypte et en Phénicie
2000 av. notre èreapparition en Grèce
1000 av. notre èrela vigne est cultivée en Italie, en Sicile et en Afrique du Nord
1000-500 av. notre èreapparition en Espagne, au Portugal et dans le Sud de la France
500 av. notre ère - Moyen Âge
implantation au Nord de l’Europe, sous l’influence des Romains, et jusqu’en Grande-Bretagne.

clématites dans ripisylve
1ère partie:
C'est en réunissant ces deux biotopes, vigne cultivée naturalisée et vigne sauvage sylvestre, que l'on peut reconstituer un biotope riche en biodiversité.



2ème partie: 
Nous proposerons dans une deuxième partie d'élargir cette biodiversité aux plantes compagnes d'espèces pionnières qui peuplent les milieux de développement optimales de la vigne, comme en lisière de forêts, en ripisylves et dans les zones alluviales des plaines et de l'espace collinéen, comme les aulnes glutineux, les peupliers, les saules, les noisetiers, le frêne, les bouleaux, le houblon, la clématite, le sureau noir, le noyer, le cornouiller sanguin, l'ortie et la bryone.

3ème partie: 
Dans une troisième partie, nous intégrerons des espèces sauvages cultivées qui partagent des caractéristiques écologiques similaires comme le noyer, le sureau noir, le prunellier, le pommier, le merisier, le cerisier aigre, le figuier et la fraise des bois.


clématite de plusieurs années
4ème partie: 
Nous partageons, commentons et enrichissons les observations de recherche de Claire Arnold dans son étude botanique phytosociologique sur "L'écologie de la vigne sauvage vitis vinifera silvestris" en Europe, réalisée en 1995. Sur les facteurs optimaux ou limitants.



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le biotope de la vigne sauvage
photos de vitis vinifera silvestris à voir sur http://www.botanische-spaziergaenge.at/viewtopic.php?f=338&t=904
phytotype vigne sauvage des bois
phytotype vigne cultivée naturalisée
les plantes compagnes:
ARBRES: aulne glutineux*, érable champêtre, orme champêtre.
ARBUSTES: noisetier, troène, cornouiller sanguin, aubépine monogyne, prunellier, orme champêtre jeune, fusain.
GRIMPANTES OU LIANES: lierre grimpant, ronce à feuille d'orme, clématite blanche, vigne cultivée
HERBACEES: eupatoire chanvrine, violette des bois, érigéron, fragon, ronce bleue, garance voyageuse.
GRAMINEES: brachypode des bois, laîche à épi espacé.
COUVRESOL: lierre, ronce
NFP: aulne glutineux*.

actualisation article : février 2015
erratum: dans la quantité de chaque plante par biotope et donc dans leur ratio proportionnel à l'hectare. la correction a été apportée sur les chapitres traitant cette information. les pourcentages de fidélité restent correctes.
correction apportée: intégration des seuils d'abondance des plantes en pourcentage, venant corriger les erratum sur le nombre de plantes et leur ratio à l'hectare par rapport à la végétation totale.


La vigne sylvestre est étroitement liée à d'autres espèces. Dans le même biotope, on trouve la vigne à 93% avec le lierre terrestre, à 64% avec le brachypode des bois et à 57% avec la clématite blanche. L'eupatoire chanvrine, l'aulne glutineux*, la ronce à feuille d'orme*, l'érable champêtre, la violette des bois et le noisetier sont présents une fois sur deux (50%). Le troène, le cornouiller sanguin et l'aubépine monogyne sont présent entre 43% et 49%. L'eupatoire chanvrine de Corse, l'érigéron naudini, la laîche à épi séparé, la menthe aquatique, l'orme champêtre, le fragon, le fusain et le prunellier sont présents à 36%. On note aussi la présence de la ronce bleue à 26% et de la garance voyageuse à 29%, surtout avec la vigne cultivée spontanée.


Ces partenaires couvrent un cycle de floraison annuel ce qui assure une présence permanente d'insectes et d'oiseaux pour réguler les parasites potentiels des vignes.

>>>Toutes ces espèces sont rustiques et ont une ou plusieurs propriétés: bio accumulatrice de nutriments, immuno stimulante, calmante, régénérante cellulaire, analgésique, anti inflammatoire, anti fongique, anti parasitaire, drainante, résistante au gel, fixatrice d'azote, ectoendomycorhizienne. 


>>>La vigne est une liane et sa survie dépend d'autres espèces, d'où la présence de toutes les strates d'herbacées de la phytocénose et de la biodiversité bactérienne du sol. Les grandes herbacées, les buissons, les arbustes, les fixateurs d'azote et les arbres des haies forestières sont essentiels à son cycle de développement vers la lumière. 


La présence d'autres lianes est le témoin du maintien de l'articulation de ces strates.
pieds de vignes entrelacés en sous-bois humide et ombragé.
grimpant sur des ronces, des troènes, des rosiers des chiens, des prunelliers, des aubépines,
puis des érables, des bourdaines,
 des frênes, des bouleaux, des chênes et même un sapin.
lianes de clématites dans une zone forestière inondable grimpant sur des hêtres, des érables champêtres, des charmes, des aubépines; toutes les herbacées ont disparu sous l'ombrage, et reste la mousse et quelques plantes d'ombre.

La plupart des lianes ne peuvent pas gravir directement le tronc d'un arbre; elles doivent au mieux grimper avec lui pendant sa croissance. La plupart des lianes utilisent la techniques de vrilles et de l'enroulement: leurs jeunes tiges se déploient verticalement et tournoient dans les airs à la recherche d'un support. Une fois trouvé, la plante se hisse à l'aide de ses vrilles et escalade ainsi les branches avant d'atteindre la hauteur d'un tronc d'arbre.

Le lierre grimpant est la liane pionnière des espaces forestiers. Il a des petits crampons qui lui permettent de s'accrocher à l'écorce, sans nuir à l'arbre. Il n'a pas de suçoir et dispose de son propre système racinaire pour se nourrir. C'est l'une des rares lianes à pouvoir escalader directement le tronc d'un arbre, notamment celui des chêne à l'écorce crevassée ou du robinier faux acacia.


Les espèces grimpantes et ligneuses comme le rosier, les ronces et le fusain grimpent de l'intérieur, en s'accrochant aux solides branches de l'arbre.


Les lianes héliophiles grimpent sur le feuillage et les branches courbées de l'extérieur vers l'intérieur de l'arbre pour ensuite atteindre la cime et se développer sur la canopée de l'arbre hôte.

D'autres lianes peuvent inhiber leur hôte comme le chèvrefeuille et la cuscute. Le chèvrefeuille peut étrangler les jeunes chênes et la cuscute possède des suçons qui aspirent la sève de leur hôte. Un autre phénomène inhibant est le recouvrement du système foliaire des arbres par celui de la vigne, comme chez la clématite, au niveau de la canopée.

L'ombrage inhibe la poussée des herbacées et des jeunes plants au niveau du sous-bois; les érables champêtre, les aubépines, les merisiers, les hêtres et les pommiers qui tolèrent l'ombre à leur state juvénile sont parmi les rares arbres à réussir à s'y développer encore.

Pour plus d'infos sur le rôle de la lumière dans la photosynthèse et l'inhibition de croissance par l'ombrage, consultez notre article "Canopée: les stratégies de compétition pour la lumière".

Le biotope élargi des vignes


Lorsqu'on élargie le biotope, les plantes qui partagent les même caractéristiques écologiques sont le frêne à feuilles étroites, le bouleau, le prunellier, le noyer, le cerisier aigre, le rosier des haies, les saules, les peupliers, les érables, le figuier, la bourdaine, le sureau noir, la viorne obier, le chêne, le robinier faux acacia*, la bryone, l'aristoloche, le houblon, le tamier, le concombre sauvage, la douce-amère, la solidage, les lamiers, l'ortie dioïque, l'épière des bois, la saponaire officinale, la menthe aquatique, la fraise des bois, la primevère, l'iris fétide, l'arum tacheté, la prêle rameuse, la laîche à épi séparé...

aubépine, églantier, troène, prunellier, vigne, ronce, houblon, peuplier, saule, bouleau, sureau noir, cornouiller sanguin, merisier, chêne, lierre





la biodiversité des plantes compagnes des vignes
 
Les vignes sont des espèces LIANESCENTES. Les espèces européennes ont une propension à quitter la strate rampante pour se développer dans une haie forestière à 4 niveaux minimum: la strate grimpante sur des grandes herbacées, la strate buissonnante sur des espèces grimpantes comme les ronces ou les rosiers, la strate lianescente avec les espèces arbustives comme le prunellier, l'aubépine, le troène ou la bourdaine, puis l'atteinte de la strate arborescente avec des espèces forestières comme le chêne, le robinier, l'aulne, le peuplier, le frêne, l'érable, le bouleau, le noyer ou le hêtre par exemple.



>>>La taille optimale d'une vigne est donc de plusieurs mètres de long. Les vignes ont pour vocation de grimper aux arbres et non de stagner au niveau du sol.
Elle peut siéger au delà de 20m de haut et atteindre plusieurs dizaines de mètres de long lorsqu'elle s'étale sur la canopée d'un arbre forestier à l'autre, à l'âge adulte. Cette situation privilégiée en forêt rappelle le comportement des plantes tropicales qui peuvent ainsi bénéficier d'un exposition maximale pour photosynthétiser la lumière tout en bénéficiant des vents pour éviter l'humidité stagnante du sol.


La strate buissonnante jouée par les ronces est en cela essentielle. Les ronces créent un buisson aéré au design parfaitement adapté: dans un milieu humide, elles élèvent la végétation à plus d'1 m au dessus du sol et les guident dans la direction favorable pour recevoir le maximum de soleil. Le rosier des chiens peut en faire de même.

Pour plus d'infos sur les ronces, consultez notre article "Comment cultiver avec les ronces?".

>>>La croissance de la liane co-évolue avec la course des ronces.

Les ramifications créent ensuite des arches vers les arbustes et le branches basses ou courbées des arbustes. La liane quitte alors sa forme de tapis buissonnant pour escalader des stations plus ensoleillées et plus ventiler pour fructifier. Elle accède ensuite aux branches des arbres adultes qu'elle escalade face au soleil, puis elle peut  de nouveau s'étaler au niveau de la canopée et se répandre horizontalement d'arbre en arbre.


En agissant ainsi, la vigne maximise les chances pour la santé de ses raisins en les protégeant de la brume, de l'humidité stagnante s'évaporant du sol, des insectes des marécages et surtout des moisissures pathogènes. La brise de vent et le port lâche de ses rameaux bercent les feuilles et les tiges dans l'air. Lorsqu'elle grimpe les strates, elle choisit prioritairement des arbres support au feuillage aérien comme le frêne, le robinier, le rosier. Elle court ensuite sur la canopée des arbres une fois au top, y compris sur des sapins. Ces hôtes dégagent des COV inhibiteurs pour les insectes et les champignons pathogènes. C'est pour cela que l'on peut retrouver des vignes sur les sapins, leurs terpènes leur sont favorables.


La racine des vignes supportent par contre les courants des fleuves lors des inondations grâce à un fort ancrage; elles ne s'arrachent pas et peuvent reprendre vie après une crue. Mais elles sont sensibles aux maladies fongiques et aux parasites, et c'est un des vecteurs d'extension de l'espèce. Pour survivre, la plante délègue cette aptitude aux plantes et aux champignons, les spécialistes en la matière. Le top soil dans les milieux optimum sont d'une belle richesse fongique. Lors d'observation, on se rend compte que le biotope du frêne et de la morille sont également propices à la culture de la vigne.

>>>Les vignobles plantés sur tes terroirs sablonneux ou en altitude ne sont pas affectés par l’aphide car ce parasite ne survit pas aux conditions climatiques de ces milieux.

Toutes les herbacées et les grandes herbacées des zones humides ont des propriétés médicinales extraordinaires; elles sont souvent antivirales, anti inflammatoires, diurétiques et régénérantes cellulaire. Il est connu que le saule blanc a la faculté de diffuser des composés volatiles comme l'aspirine via son système foliaire pour en faire bénéficier les plantes autour de lui; les saules poussant généralement en groupe, ils immunisent ainsi tout le périmètre de leur environnement et évite la propagation de maladies.

>>> Les vignes des zones alluviales ne peuvent survivre que grâce aux relations synergétiques avec des plantes compagnes et les champignons. 


La vigne lève sa dormance dans des conditions d'humidité, notamment au nord d'un buisson, comme toutes les espèces de lisières forestières. Les ronces portent et élèvent les jeunes plants de vignes en direction du sud et de la lumière. Le feuillage et les tiges de la vigne se retrouvent à 1m minimum au dessus des conditions hydromorphiques du sol. La vigne adulte est héliophile, c'est à dire qu'elle cherche la lumière pour se développer et surtout pour fructifier.



L'économie structurelle des lianes est liée à leur physiologique. Grâce à leur structure cellulosique et fibreuse, elles mettent à profit leur souplesse pour se hisser sur leur support, s'allonger, et se balancer dans le vent. Les vignes favorisent ainsi une aération et une oxygénation permanente de leur système foliaire et surtout de leurs grappes, pour limiter les moisissures et la putréfaction. L'exposition au vent est d'ailleurs caractéristique des haies forestières. Ainsi, les lianes co-évoluent avec une multitude de plantes hôtes auxquelles elles délèguent une grande partie de son immunité et de sa structure. La vigne se concentre sur son activité antioxydante grâce à la production d'anthocyane notamment le soir et en automne.



Les plantes compagnes médicinales libèrent des huiles essentielles via le système racinaire et leur système foliaire. Le système fongique du sol en fait de même, il agit en protégeant les racines contre les parasites, les nécroses et l'oxydation. L'acidification du sol et la libération d'ions ferriques ou aluminium se produit lors des inondations saisonnières et la pollution tropique aux nitrates. 



>>>Toute atteinte à ces strates forestières et à cette biodiversité exposent les vignes aux maladies et aux parasites, et entraînent la sécheresse, le rachitisme, la sénescence ou la putréfaction des vignes.


la répartition des vignes
vitis riparia spontanée
Après plus des milliers d'années de domestication, les vignes naturalisées poussent dans une diversité beaucoup plus faible que leur ancêtre sauvage, la lambrusque. Un recensement botanique a permis d'observer cette perte de biodiversité aussi bien chez les vignes cultivées spontanées que chez les vignes sauvages d'aujourd'hui.

La raison majeure de cette perte de diversité et une mutation du biotope suite à la transformation massive par l'Homme des lisières forestières, des forêts de feuillus, des berges des fleuves et des ripisylves dans les plaines cultivées.

Les fauchages excessifs, l'exploitation des forêts pour le bois, le broyage ou l'arrachage des haies fruitières et la réduction des espaces forestiers sauvages en plaine occasionnent une perte de biodiversité énorme.

Les bois, les fossés et les plaines non anthropisées se font rares et soufrent d'une fragmentation du paysage.

On observe aussi quelques vignes cultivées naturalisées, notamment par semis, spécifiquement en plaine alluviale, arrivent à se développer dans des écosystèmes presque aussi riches que la vigne des bois.

Plusieurs biotopes se combinent pour évoluer vers des haies fruitières des espaces boisés. C'est ce que nous avons observé sur ce spot, dans une peupleraie privée, laissée en friche juxtaposée à une ripislyve libre.
aire de répartition européenne des vignes sauvages vitis vinifera silvestris - Claire Arnold.
Il existe une différence de variétés entre des espèces méridionales, qui proviendrait de l'Italie, de l'Espagne et de l'Arménie, des espèces nordiques du Centre et de l'Est de l'Europe et des espèces américaines importées au 19ème siècle.

La vigne sauvage européenne s'appelle vitis vinifera silvestris. La vigne domestiquée subspontanée s'appelle vitis vinifera vinifera et la vigne cultivée hybride s'appelle vitis+hybridation.


Des vignes américaines sont aussi présentes, vitis riparia (S-E USA), vitis rupestris (S-O USA), vitis aestivalis (N USA), vitis cordifolia et vitis labrusca (E USA). La plus connue est la vigne des rivages, vitis riparia. La moins connue est la vigne framboise, vitis labrusca, interdit en Europe sous prétexte qu'elle contiendrait de l'alcool méhylique; elle est cultivée aux Açores.

Toutes ont la faculté de s'hybrider spontanément ce qui entraîne une érosion de la génétique des vignes sauvages.
Les liens entre les différents cépages (Sean Myles et al)


raisins d'une vigne spontanée, vitis vinifera riparia, variété sauvage des états unis importée comme porte greffe
et qui supplante la vitis vinifera sylvestris en France.
Comment reconnaître une vigne sauvage par rapport à une variété cultivée?
pépin de vigne cultivée
pépin de vigne sauvage

En France, on trouve 4 variétés de vignes spontanées: la vitis vinifera riparia, la vitis vinifera rupestris, la vitis vinifera labrusca. Elles sont toutes des vignes échappées des cultures. Ces variétés ont été importées d'Amérique et d'Italie comme porte greffe après la grande épidémie sur les vignobles au 19ème siècle. La vitis riparia est une vigne sauvage dans son milieu d'origine. Aujourd'hui, elle est l'une des plus courante à l'état sauvage en France. Elle supplante la lambrusque, la vigne sauvage Européenne: la vitis vinifera sylvestris, en voie de disparition.


Aux quelles ont peut rajouter les fameuse "vignes vierges" qui viennent de Virginie (non comestible) du genre Parthenocissus.

Comment distinguer la lambrusque des autres vignes spontanées?
C'est un peu compliqué! Le mieux est d'attendre la floraison et la fructification. La vignes sauvages sont dioïques, c'est à dire qu'il y a des fleurs mâles et des femelles distinctes, alors que les variétés cultivées sont monoïques. Les grappes des espèces sauvages font en moyenne 10 cm, avec quelques raisins ronds et aérés. Les vignes sauvages européennes ont 3 pépins alors que toutes les variétés cultivées ou hybrides n'ont qu'1 ou 2 pépins, typique des espèces cultivées. La forme des pépins est différente, assez ronds pour les sauvages d'Europe et plus pointu, en "poire", pour les cultivées. Enfin, les feuilles sont souvent plus petites, plutôt entière ou trilobée (1 à 3 lobes), le sinus pétioliaire est très ouvert chez les vignes sauvages, les formes des feuilles sont très diversifiées chez la lambrusque et rougissent avant les autres espèces. Les feuilles des variétés cultivées par l'homme sont souvent très grandes, à cinq lobes comme une feuille de figuier, parfois 3, et le sinus pétioliaire est souvent fermé. La vigne américaine riparia ressemble à une vigne sauvage, ses grappes et ses raisins aussi, sauf les pépins et la taille des feuilles (voir la vidéo). +infos ds cet article http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1715697

vidéo d'une cueillette de raisins sauvages. 
ici, une vigne spontanée, vitis vinifera riparia, la vigne américaine.

zoochorie:



La zoochorie de la vigne sauvage est peu connue et peu étudiée.


L'incidence des mammifères, des oiseaux et des pollinisateurs semble être un facteur déterminant en forêt ou dans les chablis: comme le sanglier, le chevreuil, le renard, le faisan, le merle, les mésanges, les queues rouges et les oiseaux nicheurs en plaine inondée comme la poule d'eau, le héron, le cygogne. Dans les bordures de fleuves, il est possible que les poissons puissent intervenir dans la dispersion des graines mais semblent être plus incertain; les raisins qui flottent à la surface sont gobés.


Les crues et décrues seraiennt aussi un moyen de dispersion des graines qui vont ainsi échouer avec les limons sur une nouvelle berge. Le raisin servant de flotteur; d'où le fait peut-être que les vignes apprécient plus la présence des fleuves et peu celles des eaux stagnantes: le débit permet de transporter sur plusieurs mètres en un minimum de temps un fruit qui dépérit vite (c'est une hypothèse).


La réintroduction de volailles, comme les poules, dans les cultures de vignes semblent être bénéfique à la fois pour le sol, l'apport d'enzymes et de bactéries dans les fientes qui luttent contre les maladies cryptogamiques et dans la régulation des insectes et des gastéropodes.

Pour la régulation des population d'insectes, notamment des petits insectes qui colonisent les vignes comme les ronces, la présence d'araignées est primordiale. Pour s'installer, elles ont justement besoin du milieu buissonnant des ronces. Les ouvertures entre les rameaux offrent un point d'ancrage idéal pour tisser les toiles de la taille des ouvertures. Elles vont ainsi réguler les moucherons, les cicadelles ainsi que les papillons de nuit, les mites etc.

L'arum tacheté est aussi une plante des zones humides ombragées. Sa particularité: une fécondation diurne et nocturne.

Comme beaucoup d'arums et d'aristoloches, elle séquestre des pollinisateurs dans son réceptacle, le temps d'une nuit, pour assurer sa fécondation.

Elle émet des composés volatils olfactifs qui imitent l'odeur des bouses de vaches, sites de pontes privilégiés d'une famille de petits moucherons. Cette odeur fétide est proche de celle des excréments de bovins ou de végétaux en décomposition.

http://www.marionchartier.com/arum.html
Les deux principales espèces attirées par l'arum tacheté appartiennent à la famille des Psychodidae : il s'agit de Psychoda phalaenoides et Psycha grisescens. Certaines inflorescences d'Arum maculatum séquestrent un nombre incroyable d'insectes, et ce malgré leur petite taille. Une inflorescence récoltée en 2009 à Bagnères-de-Bigorre contenaient 1025 diptères, dont 1024 psychodes !"

Dès le contact de l'appendice, la fleur émet une chaleur froide, visible à la lumière infrarouge, pouvant atteindre les 36°.

La vigne sauvage est résistante au gel 

Il existe une différenciation de variétés entre des espèces méridionales et des espèces nordiques du Centre de l'Europe et américaines.


La vigne sauvage européennes résiste jusqu'à -15° et la vigne nord-américaine jusqu'à -25°C.

Leur prédilection à supporter des zones humides, fraîches à exposition au nord ou à l'est, les plus gélives et les plus humides, leur confère toutes les aptitudes à s'acclimater en montagne dans un microclimat à proximité des maisons par exemple. On trouve beaucoup de vignes contre les faces sud des maisons en Auvergne à plus de 1000m d'altitude, y compris dans les zones sèches en été et à forte humidité atmosphérique en hiver et elles fructifient.

Les vignobles plantés sur tes terroirs sablonneux ou en altitude ne sont pas affectés par l’aphide car ce parasite ne survit pas aux conditions climatiques de ces milieux.

>>>Les microclimats permettent donc à des vignes résistantes au froid de pousser en moyenne montagne dans le Centre de la France sur des terres volcaniques, granitiques et siliceuses, ou dans les Alpes sur sol calcaire.


la vigne sauvage ou naturalisée sont tolérantes à la juglone
























le rôle des bois puants
Les parfums odorants de fermentation attirent les mouches pollinisatrices et toutes les espèces carnivores comme les guêpes, les punaises, les abeilles, les libellules, les coccinelles, les sauterelles, les fourmis.

les bois "puants": bourdaine, troène, noyer, néflier, cerisier à grappes, sureau.
les herbacées: eupatoire chanvrine, épiaire des bois, iris fétide, berce spondyle, menthe aquatique, menthe pouliot.

Au delà de l'attraction des régulateurs de parasites, la majorité de ces espèces ont des propriétés fongicides, sudorifiques et limitent la compétition au niveau du sol.

les vignes dans les peupleraies



Le peuplier blanc s'associe fidèlement à 59% avec le noisetier. Le peuplier blanc est un arbre non-légumineux fixateur d'azote. Ils se développent le long du couloir rhodanien, dans le bassin méditerranée, en Alsace, dans le bassin parisien et en champagne. Cet axe nord sud correspond aussi à celui du développement de la vigne, pour des raisons historiques de l'empire romain mais aussi pour des raisons écologiques. Ces deux espèces sont fortement cultivées, la vigne pour ses fruits depuis des centaines d'années et le peuplier pour son bois de chauffage depuis 50 ans.


 



prunellier et peuplier
merisier et peuplier
Voici les biotopes d'autres espèces que nous avons choisi de fusionner: l'aulne glutineux, la ronce à feuille d'orme, la clématite blanche, le saule marsault, le frêne, le sureau noir, le noyer, le merisier. Peuvent s'ajouter: le cornouiller sanguin, le prunellier, la vione obier, le bouleau verruqueux, le tamier, la bryone, l'ortie dioïque.
















houblon et peuplier

noisetier et peuplier

aubépine et peuplier

saule marsault et peuplier


peuplier, lianes et arbustes fruitiers ou forestier à noix,
plus de 10 espèces réparties dans le 1er mètre du système racinaire du peuplier
se développant de manière asymétrique de l'intérieur vers l'extérieur.
Le biotope élargi

ARBRES: aulne glutineux*, frêne, chêne pédonculé, saule blanc*, charme, orme, merisier, peupliers blanc*, peuplier noir*, noyer sp., robinier faux-acacia*, bouleau verruqueux, pommier sp., érable sp., hêtre, tilleul à petites feuilles, bourdaine adulte, aubépine adulte, prunellier adulte.

ARBUSTES: noisetier, sureau noir, aubépine monogyne, cornouiller sanguin, troène, fusain, prunellier, bourdaine, viorne obier, nerprun, douce-amère, chèvrefeuille sp., moehringia., saule pourpre*.
GRIMPANTES/LIANESCENTS: lierre grimpant, houblon, clématite blanche, vigne sp., bryone, concombre d'âne, ronce à feuilles d'orme, rosier canina, rosier des champs, vigne vierge, framboisier, gaillet gratteron, liseron, aristoloche clématite (jaune, la plante ressemble au tabac), aristoloche à feuilles rondes (fleur pourpre).
GRANDES HERBACEES: eupatoire chanvrine, reine des prés, angélique sylvestre, épilobe sp., ortie, fougères en épi, fougères femmelle/mâle, groseillier.

HERBACEES: géraniums sp.; géranium robert, géranium terrestre, benoîte urbaine, lamier jaune, alliaire officinale, ronce bleue*, anémone sylvestre, violettes des bois/odorante/de Rivin, fraises des bois, iris jaune, arum tacheté, épiaire des bois, sceau de salomon, saponaire officinale, ficaire, impatience, oxalis des bois.

GRAMINEES: brachypode des bois, brachypodes des champs, fétuque, laîche, carex géante, prêle rameuse, deschampia, pâturin.
COUVRESOL: lierre terrestre, ficaire.
NFP: aulnes sp., robinier faux acacia, vesce sp., gesses sp., peupliers sp., saules sp., ronces.

peupleraie, vigne et aulne glutineux
>>>Les aulnes, les peupliers, les saules augmentent la production de 10% à 30% de fruits, de noix, de graines et leur qualité gustative.

De même que ce n'est pas à l'Homme à s'adapter à l'économie, mais à l'économie de s'adapter à l'Homme; ce n'est pas aux plantes de s'adapter à l'agriculture, mais à l'agriculture de s'adapter aux plantes.


vigne et champignons




pleurote terrestres sur pied de vigne sauvage
On peut imaginer une culture de champignons saprophytes comme la pleurote sur différents substrats: la paille enrichie de graminées ou sur un BRF de vigne.

Cultiver des pleurotes sur un substrat de rameaux de vignes fragmentés+feuilles de vignes séchées semble particulièrement original sur le plant gustatif autant que médicinal. Cette idée ne semble pas encore avoir été expérimentée et offre un potentiel intéressant dans un pays comme la France.

Nous allons donc expérimenter cette culture originale vigne/pleurote.



Les cultures susceptibles de s'associer sont :
les rosacées comme l'aubépine, les pommiers, les pruniers, les prunelliers, les merisiers, les cerisiers, les mûres, les fraises des bois
_ les géraniacées: géraniums robert, lierre terrestre, géranium des bois,
_ les violacées comme les violettes, les pensées
les adoxacées comme les sureaux et les viornes
les bétulacées comme les noisetiers, les aulnes, les charmes, les bouleaux, le charme houblon. 
les juglandacées comme les noyers, les caryers et les hickoris
les vitis comme les vignes à raisin, les vignes vierges (!)
_ les lamiacées comme l'ortie, l'hysope, le lamier, l'alliaire officinale, la brunelle commune....
les cannabacées comme le houblon, le chanvre, le cannabis médicinal
les renonculacées comme les clématites et l'anémone.
les cucurbitacées comme le concombre d'âne sauvage (! mortel), la bryone (!) et donc le concombre cultivé, cornichon...
les solanacées comme la douce amère (!), le goji, les alkékanges, les tomatillos, les tomates, les pommes de terre.
les onagracées: comme les épilobes, les onagres.
les aristolochiacées, comme les aristoloches.
_ les aracées comme les arums
_ les iridacées comme les iris (zone humide), les crocus (zone caillouteuse montagnarde et calcaire).
_ les graminées comme le brachypode, le millet des bois, le sorgho, le maïs, le riz de montagne, le riz des bois sont aussi des espèces héliophiles et hygrophiles.


Selon le sols et les régions:

D'autres espèces forestières comme l'orme (ulmacées) et le chêne pédonculé (fagacées).
Le micocoulier et le châtaignier peuvent donc être ajoutés à cette liste selon les régions de culture. Auxquels s'ajoutent la famille des Moracées comme le figuier, les mûriers et l'arbre à pain.

>>> Le biotope des lianes peut nous aider à développer un design pour les kiwis, les kiwaïs, les chèvrefeuilles comestibles kramschatika... qui affectionnent les mêmes conditions climatiques et forestières. 


>>> Les cultures du nord de la France en zone alluviale, comme les hortillonnages d'Amiens, peuvent être une source d'enseignement tout en intégrant les paramètres écologiques de la vigne avec une gestion sauvage et durable des ripisylves par la non-intervention humaine dans al vie des cours d'eau. (voir vidéo sur la gestion durable de la moselle sauvage).


la forêt alluviale sauvage

l'écologie des lianes et de la vigne
video natacha leroux - vigne vitis vinifera riparia subspontanée, 
retournée à l'état sauvage au comportement forestier en zone humide.

pieds de vignes de vitis vinifera sauvage dans une forêt de hêtraie-chênaie.
vitis vinifera sylvestris en cours d'identification
l'identification morphologique présente toutes les caractéristiques de la vigne sylvestre;
seule l'authentification de la floraison en été prochain permettra de définir s'il s'agit d'une espèce dioïque ou pas.
En 1995, Claire Arnold et son équipe réalise une étude sur 168 stations de vitis vinifera silvestris. Voici un résumé de ces observations et conclusions de recherches:

phytocénoses de la vigne sauvage vitis vinifera silvestris
dessin Claire Arnold
La vigne est héliophile et hygrophile. A l'âge adulte elle est héliophile, et à l'age juvénile, elle est hygrophile. Elle se rencontre souvent en lisière des forêts alluviales, dans les ravins, les forêts dense où elle colonisent la canopée.

73% des pieds de vignes se trouvaient en zone alluviales, 14% en milieu colluvial et 13% en zone mixte.

On les rencontre sur les berges de fleuves et des rivières, et à 20% dans les bras morts des fleuves, et peu sur les berges des lacs ou des canaux.

Elles affectionnent les zones alluviales hydromorphiques dans les régions orientales de l'Europe et les zones colluviales dans les régions occidentales de l'Europe, les zones ouvertes perturbées et anthropiques et les zones fermées stabilisées comme la forêt.

69% des vignes sauvages se situent en lisière forestière et seulement 10% dans les clairières ou en pleine forêt.

Elles ont besoin d'arbustes pour grimper à un arbre support pour accéder à la lumière à l'âge adulte dans la canopée. Elles se développent de manière buissonnante dans un milieu plus ouvert et clair.

pied principal et plusieurs autres pieds de vignes sauvages - potentiellement vitis vinifera sylvestris mâle,
un jeune rameau sur le sol présente les caractéristiques d'une multiplication végétative, un prélèvement semble possible.
je dois retourner observer ce site et explorer les alentours pour identifier d'autres pieds potentiels,
et repérer la présence d'un pied femelle (présence de grappe séchée).
La répartition optimale de la vigne sauvage semble se situer vers le 43° de latitude nord et 49° nord. A ces latitudes, les hivers sont rigoureux et les températures atteignent les -15°C localement. Contrairement aux vignes cultivées, issues de pieds méridionaux, les vignes sauvages européennes sont résistantes au gel. De plus, en milieu forestier des plaines, les amplitudes thermiques sont atténuées par rapport aux zones ouvertes exposées. (voir aussi les données de G/ Plaisance sur la sylvothérapie).

L'altitude moyenne des zones alluviales est de 153m et entre 40m et 725m pour les zones colluviales. La plus haute station relevée se trouve en Sardaigne à 840m d'altitude. Les pentes varient de 0 à 90° c'est à dire que les vignes peuvent aussi pousser en situation verticale sur des murs rocheux. Dans les zones alluviales, la pente du terrain est d'environ 11° et de 40° dans les zones colluviales.

Les lisières colonisées par les vignes adultes sont rarement exposées au sud, ce qui suggère que les vignes adultes apprécient la lumière mais évitent les stations les plus chaudes et sèches. Les stations observées sont orientées majoritairement au Nord et à l'Est, 12,9% au Sud, 8,1% à l'Ouest. La présence de semis est observé uniquement dans les zones alluviales, dans l'Europe de l'Est, sans incidence avec l'ouverture du milieu. Les semis dans les zones alluviales auraient plus de chance de survie et la qualité du sol y est aussi plus riche.

>>>Le design d'un microclimat réunissant ces critères optimiseraient donc la culture de la vigne provenant de variétés européennes. Un design asymétrique à paliers pentus entre 11° et 40° semblent correspondre aux préférences des vignes européennes. La polyculture d'espèces herbacées petites, moyenne et grande, buissonnantes, arbustives et arborescentes fait partie des conditions essentielles au développement de la vigne. La présence d'un bassin à rétention d'humus est favorable au maintien d'une forte humidité. L'exposition à la lumière est un facteur de développement et de fructification. Il faut renouer avec la vie lianescente forestière des vignes (voir en fin d'article sur les design permacole).

Le sol
Les vignes sylvestres poussent sur plusieurs types de sol.

Les vignes montrent une préférence pour les sols aérés, sableux, caillouteux voir rocheux. La litière est composée de feuilles, de brindilles ou de bois. Le top soil est composé de matière organique de forme libre et friable en zone alluviale ou liée et stable en milieu forestier. Ces sols ont une forte proportion drainantes du fait des alluvions, du sable et du gravier, notamment dans les zones inondables.

La structure du sol comprend des blocs de pierres de plus de 20 cm, des pierres et des cailloux comprises entre 2 et 20 cm et des graviers 0.2 à 2 cm de diamètres.

L'humus colluvial est plus minéral et plus grossier.
Les colluvions résultent d'une décomposition de la roche localisée sur le versant de la pente où est implantée la vigne, le substrat est plus pauvre, plus minéral et les sédiments sont plus jeunes et plus grossiers.

L'humus alluvial est plus carboné et plus fin. 
Les alluvions sont riches en matière organique carbonée. On retrouve des feuilles, des brindilles, des coquilles et même des os, du sable et des graviers. Les éléments sont charriés sur de grandes distances avec des sédiments anciens et plus fins.

La brunification du substrat indique un processus de dégradation de la matière organique récent en cours, provenant de l'érosion en amont.

L'humus forestier propose une litière plus riche en nutriments, notamment carboné.

La richesse fongique est particulière
Fait moins relevé, c'est la particularité mycorhizienne de ces milieux alluviaux. La majorité des arbres voir des arbustes ont la capacité d'accueillir des mycorhizes arbusculaires MA et/ou des ectomycorhizes EcM selon leur stade de développement. Les AM pénètrent les racines, les EcM se développent à l'extérieur des racines et les fixateurs d'azote forment des excroissances nodulaires.

peuplier et chêne
Les aulnes et les robiniers faux acacia fixent l'azote atmosphérique dans le sol grâce à une symbiose avec les bactéries nitrifiantes Frankia.

Les peupliers et les saules des zones sableuses, humides et à fort développement, fixent l'azote grâce à des bactéries endophites (déjà 78 bactéries ont été identifiées par Ulrich et Taghavi 2008-2009), déjà présentes dans les tissus de l'arbre.

Les herbacées comme les vesces et les gesses fixent l'azote atmosphérique grâce à une symbiose avec les bactéries nitrifiantes rhizobium. ainsi que les ronces, particulièrement les rubus fructicosus, qui contiennent en plus, une hormone de croissance. L'eau acilite la multiplication de ces bactéries et leur assocaition avec les arbres, en particuliers les espèces non légumineuses comme les saules, les aulnes et les peupliers.

Cette richesse et cette diversité microbienne et nutritive est très recherchée par les vignes qui poussent dans des sols souvent instables, pauvres et dénutris. La matière organique est souvent en mouvement avec les crues, les sols limoneux et drainants. Ces relations symbiotiques aident à fixer les nutriments, les retenir et les rendre assimilables par les plantes.

Les herbacées, les graminées, les carex, les jeunes arbustes fruitiers s'associent avec des mycorhizes arbusculaires AM microscopiques que l'on appelle endomycorhizes.

Les érables, les noisetiers, les saules, les bouleaux, les chênes, les hêtres, les ormes forment des ectomycorhizes EcM.

Certaines espèces ont la possibilité de former les deux mycorhizes et de passer de l'une à l'autre à l'âge adulte, voir de conserver les deux: les érables, les noisetiers, les saules, les aulnes, les noyers sauvages, les pommiers sauvages, les aubépines. Ces espèces sont fortement représentées dans le biotope de la vigne. On les appelle des espèces endoectomycorhiziennes.

Une plante compagne dégage même une odeur fongique proche du cèpe lorsqu'elle est froissée, c'est l'épiaire des bois. C'est rare pour une plante de dégager une odeur fongique.

Une autre plante intéressante est l'iris fétide, ou iris jaune, et l'arum tacheté (voir plus haut #zoochorie).

La présence tâche de rouille à 50cm de profondeur du sol donne des informations sur le comportement de la nappe phréatique, notamment dans les zones alluviales. C'est un indicateur de l'ionisation ferrique du sol, notamment dans les sols argilo-calcaires compactés et saturés en azote. La ionisation négative de l'azote en nitrite libère des ions ferriques et aluminium qui bloquent les nutriments, entraînent une acidification du sol et une pollution aux métaux lourds comme l'oxyde de fer.

>>> Ce sont donc des espaces dynamiques et évolutif, aussi bien dans la constitution de la haie forestière que dans la rhizosphère. Ce sont des zones de transition écologiquement instables et évolutives dans les 15 premières années, comme en témoigne la présence de ronces, de bouleaux et la diversité fongique endoectomycorhizienne.

Le rôle des plantes médicinales
La prolifération du lierre terrestre (géranium), de géranium robert et de benoîte urbaine, d'eupatoire chanvrine, d'angélique sylvestre et de berce spondyle est le signe d'un sol riche en matière organique archaïque carboné à tendance hydromorphique.


La présence des plantes compagnes aux propriétés médicinales devient essentielle pour leur survie en milieu hydrique, notamment grâce aux herbacées comme les géraniums, la reine des prés et les prêles et à la présence de saules, de frênes, de bouleaux...


Elles contiennent des substances analgésiques, calmantes, antiechhymotique, antiseptiques, insecticide, antifongique et aident à lutter contre les refroidissements et l'oxydation des cellules.

Le lierre terrestre, qui est un géranium, contient à lui seul des essences d'eugénol, de camphre, d'eucalyptol, de menthol, de limonène, de thymol, notamment dans son système foliaire.

L'eupatoire chanvrine est antivirale.


La benoîte urbaine, qui est une rosacée,  est calmante, antiseptique et antiecchymotique grâce au girofle concentré dans ces racines. Elle joue un rôle dans l'inhibition des effets allopathiques de la juglone, c'est une plante synergétique.


On peut suggérer une plante médiicnale aux mêmes propriétés et qui affectionnent les milieux hydromorphiques, c'est la brunelle commune (l'herbe aux charpentiers) qui est l'équivalent végétal du paracétamol ou de l'ibuprofène.

C'est une plante compagne synergétique qui permet aussi aux autres plantes de pousser avec des inhibiteurs de croissance comme les érables, les noyers et les merisiers, qui partagent des conditions écologiques similaires. Une autre plante qui joue le même rôle est la benoîte urbaine.

Le bouleau contient du bétulinol, appelé aussi camphre de bouleau, il est fébrifuge.

Les saules et la reine des prés diffusent de l'acide acétylsalicylique par voie aérienne et racinaire. Ils peuvent immuniser tout un territoire pour limiter l'introduction ou la dispersion d'une maladie. Les saules produisent une cire blanche sur leurs feuilles et leurs branches et peuvent même la transmettre à d'autres plantes voisines.

Les vignes et le sureau noir contiennent des anthocyanes.

Les pommes, les ronces bleues, les raisins, l'épilobe, les violettes contiennent et/ou des tanins, des mucilages et de la pectine.


>>> Les saules, le sureau noir, la reine des prés, le frêne, le bouleau, le lierre terrestre, les géraniums, l'éupatoire chanvrine, la reine des prés, l'angélique sylvestre, la berce spondyle, la prêle rameuse, la brunelle commune, l'épilobe en épi, l'épiaire des bois, la menthe aquatique, le lierre grimpant contiennent des propriétés et/ou anti inflammatoires, antiseptiques, antivirales, antifongiques, antiparasitaires, apaisantes, calmantes, mucilagineuses, cicatrisantes, drainantes, détoxifiantes, immunostimulante et régénératrice cellulaire.


On note aussi que nombre d'herbes ou d'arbres sont des bio accumulateurs dynamiques comme l'ortie, la prêle, le pissenlit, les violettes, les fraises des bois, les érables, les bouleaux, les noyers et bien d'autres.


>>> Les plantes fébrifuges, antivirales, anti-inflammatoires, anti-douleur, calmantes, drainantes et minéralisantes dominent ce biotope.



>>>L'acide acétylsalicylique, l'acide jasmonique, le géraniol, le girofle, le camphre, eucalyptol, le menthol, le thymol, les mucilages, la silice, les saponines, l'acide oxalis, les oxalates de calcium, les polyphénols et les anthocyanes semblent jouer un rôle majeur dans l'adaptation aux conditions hydromorphiques du sol et de l'air, de la possible ionisation du substrat, des refroidissements thermiques et du gel. 



La majorité des plantes sont capables de supporter des températures allant au-delà de -15°c sur de longues périodes. Elles ont la faculté de transformer la composition de leur tissus, de développer des cires hydrofuges, des huiles et des sucres pour résister au gel. Le saule et le cornouiller sanguin en sont un exemple.


Les facteurs limitants anthropiques
Les facteurs perturbants sont majoritairement anthropiques, c'est à dire qui résulte del'activité humaine, et particulièrement d'une mauvaise gestion des espaces forestiers et agricoles. Tant sur la gestion des espaces forestiers, notamment des clairières, mais aussi de l'exploitation du bois en sylviculture, les constructions d’ingénierie hydro-électrique, industrielles ou urbaines, et des pollutions comme les décharges ou la pollution des sols par les intrants chimiques qui occasionnent une acidification des zones alluviales, un blocage des nutriments et une libération des ions ferriques, qui, sur sol argilo-calcaire, occasionnent l'oxydation des cellules et la chlorose ferrique.

coupe, fauche et défrichement des haies
Les coupes rases des forêts ont eu un impact majeur sur la répartition des pieds de vignes sauvages en milieu forestier. Dans 69% des cas, les vignes se trouvent en lisière des forêts alors qu'elles devraient se répartir aussi bien dans les clairières que les zones forestières.

L'exploitation du bois s'accompagne aussi d'un défrichement au broyeur systématique, du dégagement des chemins forestiers par des engins massifs, de la coupe et du broyage des lisières et de l'arrachage des lianes. Les espèces pionnières épineuses, les ronces, les lianes sont "nettoyées" pour favoriser l'implantation d'espèces forestières plantées pour le bois. Ce qui rompt l'articulation des différentes strates végétales de la bordure forestière essentielle au développement optimal de la vigne et des lianes en général.

Hors, comme nous l'avons vu avec le biotope des ronces, les haies forestières sont les garantes de l'espace forestier, tant pour la faune que pour la flore, et de sa régénération. Les buissons en lisière de forêt créent une rempart qui régule les circulations d'animaux, d'insectes et de maladies entre les différents territoires de la forêt. Elles limitent la dispertion des maladies et des parasites et les circonscrit en limite de la clairière. Pour plus d'infos sur le biotope des ronces, consultez notre article "Comment cultiver avec les ronces?".

Le phénomène le plus impactant sur cette régrétion des haies forestières se mesure en bordure des champs et des routes. Au fil des années, les exploitants grignotent quelques centimètres pour augmenter la surface agricole et la haie forestière réduit comme peau de chagrin. La taille des bocages en haie basse est un désastre écologique. Les fauches s'opèrent sans gestion écologique, aussi bien au printemps qu'à l'automne et compromet la floraison, la fructification et la multiplication des espèces pionnières de ces milieux et la survie des animaux qui en dépendent, soit, la majorité de la faune de nos climats tempérés comme les gibiers et les oiseaux. Ces pratiques agressives sont donc un désastre sur l'équilibre écologique et sanitaire des territoires alluviaux. Il est même contre productif pour l'agriculture elle-même et la sylviculture.

les facteurs anthropiques
Les sites où l'on retrouve des populations importantes de vignes sauvages sont souvent dans des situations difficiles d'accès, comme dans des ravins accidentés, les bras morts des grands fleuves, les zones près des frontières entre deux pays, les îles isolées fréquemment inondées et les zones de peu d'intérêt économique comme les milieux colluviaux. Les conditions favorables à la vigne serait une instabilité du substrat avec renouvellement du substrats, une sélection diminuant le caractère compétitif des climacites, l'abondance de clairières naturelles et de chablis. Les espèces lianescentes ou grimpantes font partie de ces espèces recolonisatrices d'espaces exposés. Vigne, clématite, ronce, rosiers jouent ce rôle de transition des clairières vers la reconstitution des forêts; elles ont d'ailleurs une durée de vie limitée à quelques années, qui correspond à cette période de transition floristique.

la fragmentation des territoires
Mais on remarque le danger de la pérennité de cette espèce à cause d'une fragmentation des aires de répartition des plants de vignes sauvages. Les spots sont éloignées de plusieurs centaines de mètres les uns des autres, voir de plusieurs kilomètres, ce qui ne permet pas la rencontre des pollens par le vent, et on connaît mal le rôle des insectes dans la pollinisation et des oiseaux dans la dispersion des graines, les populations regroupent moins d'une dizaine d'individus et les deux sexes ne sont pas forcément représentés.

Hors la vigne sauvage, contrairement à la vigne cultivée, est une espèce dioïque, c'est à dire qu'il existe des pieds mâles à pollen fertile et des pieds femelles à pollen stérile, comme la majorité des espèces sauvages.

Cette particularité de la physionomie végétale répond à une stratégie de diversité génétique, qui devient un handicap lors de la distorsion du milieu et la perte de biodiversité. Ces facteurs limitants ne font pas partie des stratégies d'évolution des plantes sauvages.

La seule alternative reste la multiplication végétative qui reste une alternative secondaire ou de survie, car il s'agit d'un clonage et non d'un brassage génétique que seul la multiplication par semis permet.

l'exploitation industrielle des fleuves
Les zones alluviales naturelles ne sont pas protégées. La forte pression anthropique sur ces milieux endomage les écosystèmes et entraîne des modifications floristiques conséquentes. Les études botaniques et phytosiociologiques, biotiques et abiotiques, démontrent la transformation de la flore de ces milieux.

La construction de barrage hydroélectrique, l'implantation d'usines sur les rives, l'élargissement des routes, l'entretien systématiques des rives et des fossés, l'endiguement, le curage et l'assèchement des berges, la destruction des zones humides et marécageuses, l'extension des domaines de chasse visant a éclaircir les allées et les clairières dégradent la biodiversité et la pérennité des espèces pionnières des forêts alluviales. De plus, les espèces américaines naturalisées, comme vitis riparia, la vigne des rivages, ont tendance à apprécier les mêmes conditions et à concurrencer l'implantation de la vigne sauvage européenne. Vitis riparia est souvent envahie par le phylloxera. Cette modification profonde du milieu par l'Homme entraîne la disparition massive de la vigne sauvage silvestris.

l'artificialisation du milieu
Depuis 150 ans, les vignes sauvages et la végétation de ces milieux doivent composer avec une artificialisation des écosystèmes. L'énergie solaire est le facteur déterminant de la vigne, notamment en zone forestière, et les ressources en eau sont aussi un élément essentiel à son développement.

La gestion artificielle des crues entraîne une érosion et une sédimentation du sol aléatoire et soudaine des zones alluviales. Ce renouvellement constant du milieu alluviale amènerait une certaine diversité et permet un rajeunissement de la végétation adepte des zones humides perturbées. Mais la violence des inondations est un facteur déterminant.

L'inondation naturelle des fleuves et des cours d'eau a des origines climatiques et saisonnières naturelles comme le cycle d'enneigement et de fonte des glaces en haute montagne. Hors la maîtrise de l'eau par l'ingénierie se fait sur des critères économiques, en fonction de l'offre et de la demande énergétique en milieu urbain ou dans les zones industrielles, au delà de conditions climatiques, qui artificialise les écosystèmes. Ces inondations et renouvellement des zones alluviales s'opère sans repères climatiques cohérents ou cycliques sur lequel puisse s'appuyer la faune et la flore, comme la saison, la température, l'hygrométrie de l'air et le cycle naturel de l'eau. Les pieds de vigne seraient résistants à une inondation progressive, qui correspond aux phénomènes naturels des crues issues de la fonte des neiges par exemple, mais ne résistent surement pas à un lâcher de vannes de plusieurs millions de litres à la seconde, dans des conditions climatiques aléatoires par rapport à la sécheresse, ou une inondation massive. Le facteur anthropique s'inscrit comme un 6 ème élément avec des rythmes et des cycles différents de ceux développés par la Nature.

Dans les observations de l'équipe de recherches, ils observent que dans les milieux colluviaux, les sédiments et la matière organique s'accumulent de manière progressive depuis le haut du versant (éboulis, colluvions). Dans les situations mixtes, les stations correspondent à des vallons encaissés ou de talus surplombant un cours d'eau. La matière organique qui nourrit le substrat provient ds cours d'eau comme des colluvions.

>>> Pour les zones montagneuses, rocheuses, pentues et arides, cette observation permet de revisiter le design en permaculture pour proposer des stations en bas de pentes rocheuses ensoleillées avec un bassin de rétention d'humus et des murs de pierres.
De plus en plus d'inondations dévastatrices sont artificiellement créées lors d’événements climatiques violents dépassent les capacités des installations hydrauliques ou d'endiguements des fleuves dans les zones urbaines déclenchent des phénomènes violents qui n'ont rien à voir avec les crues printanières des glaciers au printemps. Les zones tampons que sont les berges, les bras morts des fleuves, les courbes du lit des fleuves, les plaines et les forêts sont aménagés et détournés de leur rôle écologique. La canalisation des fleuves, les barrages, les super structures hydro-électriques, l'endiguement, la construction en zone inondable, la déforestation, l'arrachage des lisières forestières et des bocages, l'assèchement des tourbières et des bras morts, la désertification et le compactage des zones agricoles à cause de mauvaises pratiques culturales issues de l'industrie agro-alimentaire sont autant de facteurs multipliant les risques de manière exponentiel.

L'artificialisation des milieux et colluviaux semblent être de même incidence sur les deux milieux; les lisières forestières souffrent d'avantage des pratiques d'aménagement agricole ou forestier et mettent en danger la pérennité des vignes sauvages.

La vigne sauvage est donc menacée d'extinction, par sénescence des pieds existants, par la perte de fertilité, la baisse de représentation des pieds femelles, qui entraînent une diminution de la diversité génétique. La disparission de son miieu forestier d'irgine et de lisière de bois accentué par la concurrence avec la vigne américaine vitis riparia fortement sensible au phylloxera : ces critères sont la porte ouverte à l'affaiblissement d'une espèce et de l'exposition aux maladies et aux parasites.


Compte rendu de l'étude sur l'Ecologie de la vigne sauvage en Europe par Claire Arnold. Base de données VITIBASE


facteurs limitants physiologiques et écologiques


Depuis 1860, des maladies d'outre atlantiques ont gagné toute l'Europe: comme le phylloxera, l'oïdium et le mildiou. La vigne sauvage ne semblent pas présenter de virose.

"L'examen des racines de vitis vinifera silvestris a montré à quelques reprises la présence de phylloxéra et l'érinose a été observée dans la quasi totalité des sites étudiés. Une expérience a été menée sur quelques spécimens de la province de Cadix, en Espagne, pour déterminer la résistance ou non de la vigne sauvage au phylloxéra. La vigne sauvage serait potentiellement sensible au parasite mais le milieu où elle vit ne permet pas le développement de l'insecte." Le milieu est donc un facteur déterminant  quant à la santé des vignes.

Et c'est justement l'extraction de la vigne de son milieu alluviale ou co alluviale, des ripisylves et des ravins, la perte de la biodiversité dans les monocultures viticoles, qui entraîne l'exposition de la vigne aux parasites et aux maladies.

Les forêts caducifoliées comme les charmaies, les hêtraies sur éboulis calcaires, les peupleraies, les frênaies sont les espèces hôtes des vignes sauvages. Les situations de développement optimale des vignes se trouvent en lisière forestière. Au fur et à mesure que la dégradation de ces milieux forestiers s'opèrent, de nouvelles phytocénoses apparaissent (relation entre faune, flore et fonge). On observe ainsi une modification des associations végétales. Ces nouveaux milieux sont plus sombres et plus pauvres en clairières. La vigne étant une plante héliophile, elle compromet sa survie et l'oblige à grimper à des hauteurs plus importantes. Pour cela, elle doit photosynthétiser plus de lumière dès son jeune âge, ce qui n'est pas possible sous un couvert forestier dense de feuillus.

La plantation de haies forestières libres, avec des espèces buissonnantes et arborescentes, est une priorité pour permettre aux vignes de perdurer. Les espèces hôtes sont la ronce à feuille d'orme, les noisetiers, l'aubépine, le prunellier, les cornouillers sanguins, les rosiers. Les lianes doivent être protégées et laisser en place. L'entretien doit être minimum voir inexistant. Il faut laisser les formes asymétriques des arbustes, les branches latérales, les branches se penchant vers le sol, les ronces grimpantes et rampantes... tout ce qui permet aux lianes, et donc aux vignes, d'escalader strate par strate la canopée forestière.


Les vignes ne sont pas suffisamment ligneuses pour se dresser d'elles-mêmes sur un haut support et on besoin de lignifier sur des étages buissonnant et arbustif avant d'escalader les branches puis le tronc d'un vieil arbre à l'écorce marquée et crevassée comme celle d'un chêne par exemple, ou de s'accrocher au lierre grimpant déjà présent. La vigne sauvage des bois s'associent à 93% avec le lierre grimpant. A l'automne, les arbres hôtes bénéficient de l'enrichissement de leur litière grâce aux feuilles de vignes rouges riches en anthocyanes. Les vignes cultivées subspontanées restent à la strate buissonnante voir herbacée, sur les ronces à feuilles d'orme, les cornouiller sanguin, les prunelliers et des aubépines.


Est-ce qu'un mycorhization des pieds de vigne en milieu ombragé peut améliorer ses conditions de survie? Ce mutualisme est présent en sous-bois: le mycélium, souvent d'espèces ectomycorhiziennes, développe des ponts mycorhiziens avec des espèces fruitières arbustives en plus de leur arbre hôte principal qu'est une essence forestière comme le chêne, le hêtre, le charme ou le bouleau par exemple. Des espèces comme l'érable champêtre, le noisetier, l'aubépine, le pommier sauvage, l'alisier torminal, le tremble et le peuplier, les deux derniers étant des fixateurs favorables aux vignes, ont la capacité de d'accueillir directement ou indirectement (par  pont mycorhizien) deux mycorhizations, notamment à l'âge adulte, avec des champignons arbusculaires et/ou basydiomycètes. Les champignons ectomycorhiziens se développent sur les pieds âgés d'au moins 10 à 15 ans. Est-ce qu'il serait possible d'envisager une mycorhization des pieds de vignes pour les préserver de la sénescence?

Plus que le réchauffement climatique ou la concentration en carbone, aux quels les plantes pourraient s'adapter génétiquement, je crois surtout que ce facteur anthropique déconnecté du rythme naturel est la cause principale de l'hybridation et de l'érosion génétique des plantes dans les zones anthropisées. Il est urgent de protéger les derniers milieux de la vigne sauvage, réserve de la biodiversité génétique de cette espèce pionnière, pour pallier aux erreurs de la viticulture. Elle est l'héritage commun de millénaires de domestication, alors que la lambrusque existerait de plus d'un million d'années, avant même l'apparition de l'Homme sur Terre. On commence à planter des pieds dans des jardins conservatoires mais ça ne sera pas suffisant. Les études sur le rôle des pollinisateurs inféodés à la vigne ainsi que sur le rôle des oiseaux dans la dissémination des graines doivent aussi figurer dans les axes de recherche.

Pour plus d'infos, consultez notre article sur les stratégies de survie des plantes.

résumé de la situation des vitis sylvestris en Europe et en France: http://www.vitis-vea.de/admin/volltext/e041293.pdf
Lamia Hamrouni, Mohsen Hanana, Chédly Abdelly & Abdelwahed Ghorbel
Exclusion du chlorure et inclusion du sodium : deux mécanismes concomitants de tolérance à la salinité chez la vigne sauvage Vitis vinifera subsp. sylvestris (var. 'Séjnène'):http://popups.ulg.ac.be/1780-4507/index.php?id=7663
Histoire de la domestication de la vigne CNRS : http://www.cnrs.fr/inee/communication/breves/Bouby.htm
photos de vigne sauvage: http://www.botanische-spaziergaenge.at/viewtopic.php?f=338&t=904

la vigne vierge à cinq folioles. (toxique)

>>> en cours.











vigne vierge escaladant un saule marsault et un sureau noir.
vigne vierge et noyers cultivés
vigne vierge tolérante à la juglone
























A consulter: "les agricultures singulières". cultiver en zones extrêmes: chapitre 1, 2, 3 et 4 en zone humide. suivre la décrue/ cultiver dans l'eau/surrélever les cultures/ aménager les marais et les étangs + les hortillonnages picards p.83, les digues à mûrier en chine du sud, les étangs de la dombes p.111, les jardins de sables en chine p.43, les vignes de Lanzarote p.311



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